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mercredi 14 octobre 2020

En attendant les prix littéraires 2020... Revisitez !

 

Pendant que les divers jurys planchent sur les sélections de l'année, si nous revisitions les divers prix littéraires décernés les années précédentes... La médiathèque vous propose un pan de mur de livres primés affichant fièrement leur bandeau rouge : servez-vous !

Vous préférez faire votre choix tranquillement de chez vous ? C'est possible en tapant le nom du prix dans la barre de recherche et en utilisant les filtres à votre disposition.

Pour afficher les prix Goncourt que la médiathèque a dans ses rayons, par exemple, voyez l'illustration ci-dessous. 


Vous êtes perdu(e) ? Voici le lien qui vous renvoie vers la sélection.

A ce propos... La médiathèque mettra en place des formations (individuelles ou collectives) pour vous apprendre à utiliser tous les outils de son site internet dès le mois de novembre. Nous vous en proposerons le calendrier dans les jours à venir.

A très bientôt !


mercredi 7 octobre 2020

Le Printemps des poètes en automne : à la rencontre d'Etienne Faure

 

Soirée proposée et animée par

Les Nuits et les Jours de Querbes 

mercredi 7 octobre à 18:30

à la médiathèque de Villefranche-de-Rouergue

avec la participation de Paroles Vives

 

Étienne Faure est un poète français né en 1960 en Normandie. Il vit et travaille à Paris. Il est édité chez Champ Vallon et Gallimard et a publié dans de nombreuses revues, certaines très influentes : la NRF, Conférence, Théodore Balmoral, Rehauts, Europe, Le MâcheLaurier, Pleine Marge. En 2019, il a reçu le très prestigieux prix Max Jacob pour son recueil Tête en bas.

 

Publications.

  • Légèrement frôlée, Champ Vallon, 2007.
  • Vues prenables, Champ Vallon, 2009.
  • Horizon du sol, Champ Vallon, 2011.
  • La Vie bon train, Champ Vallon, 2013.
  • Ciné-plage, Champ Vallon, 2015
  • Tête en bas, Gallimard, 2018 (Prix Max-Jacob)

 

Extraits.

Puis l’aïeule au chignon serré,

lent chagrin noué à la gorge,

décidait de partir au motif

que la chair était triste, les livres lus,

poussant d’un geste unilatéral la chaise

dans un décor désormais inutile,

rideaux tirés par où la lumière

d’été filtrait, découpant la silhouette,

et sans la mise en scène au fond d’un jardin

expirait un dimanche dans le discret

contre-jour de la chambre,

à l’insu de tous alors peu éclairés

qu’après l’appel de l’aïeule un été haut et court

de sa monocorde voix étranglée,

seule une chaise allait survivre

à ce désastre.

la chaise où tu t’assois (extrait de Tête en bas, Gallimard, 2018, prix Max Jacob 2019)

 

Qui aurait peu scruté le papier peint,

des motifs incertains de rideaux qui bougent,

le fripement d’un linge oublié humide

aujourd’hui sec, l’auréole au plafond,

la marque improvisée du soleil sur la porte

et le bois nervuré où tout se noue,

l’ombre de l’herbe au mur chinoise

à présent devenu bambou géant,

la marqueterie d’un platane écorcé à minuit,

le poinçon des talons aiguilles dans le parquet

où se lovent dix mille abeilles, celui-là

qui aurait peu scruté ou pas du tout

les motifs d’habiter, qu’aurait-il

eu d’enfance –

et quelle vie ?

motifs

(extrait de Ciné-plage, Champ Vallon, 2015)

 

Dès les vacances les liquettes et les shorts sont portés de plein droit, conformément au régime d’été. Les tenues ressorties ont l’air encore neuf quand surgissent hors des trains, peu rompus au soleil, les corps dans leurs maillots qui soulignent tout leur blanc. Les vêtements rétrécis ou débordés par les chairs ont cédé la place à la peau. Elle refait surface, abondante, en paires de seins, de bras, en ventres et en dos, version estivale. Des nus bardés de sangles et de bretelles. Parés pour le bain de mer, les enfants grimpent avec leurs seaux, leurs pelles, des bouées en forme de canard autour du cou, et le sac isotherme, et les mères. Tout le prêt-à-porter des plages. Ce sont les mêmes au retour qui reviendront halés, alourdis d’épuisettes et de coquillages. Les mêmes avec les marques du bronzage qui révéleront, par défaut, ce que furent les vacances : les cyclistes aux fronts blancs à hauteur des casquettes, les chevilles pâles des randonneurs à la place des chaussettes, et puis le hâle irréprochable des bords de plage. L’intégrale.

(extrait de La vie bon train : proses de gare, Champ Vallon, 2013)